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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/252

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était dans un coin de la salle, y prend un livre, et revenant à eux, ce même livre à la main :

« Lord Elmwood, aimez-vous cette femme ? »

— « Plus que ma vie, » répondit milord, de l’accent le plus passionné.

Sandford se tournant ensuite vers miss Milner : « Pouvez-vous en dire autant de lui ? »

Elle mit la main sur ses yeux et s’écria : « Oh ! ciel. »

— « Je crois que vous dites oui, reprit Sandford ? Eh bien ! au nom de Dieu et de votre bonheur, puisque votre bonheur y est si fort intéressé, laissez-moi vous ôter le pouvoir de vous séparer jamais. »

Milord le regardait d’un air interdit, mais comme enchanté de la nouvelle perspective qui s’ouvrait à ses yeux.

Miss Milner soupirait, tremblante et comme ravie en extase, tandis que Sandford, avec toute la dignité des fonctions qu’il remplissait en ce moment, parla en ces termes :

« Milord, tant que j’ai cru que mes conseils pourraient vous sauver de la plus pesante de toutes les chaînes, de la chaîne conjugale, je n’ai pas cessé de vous prodiguer mes avis, de vous faire voir le danger tel que je le voyais moi-même ; mais quoique vieux et prêtre, je puis me soumettre à croire que j’ai été dans l’erreur, et maintenant je pense fermement qu’il importe au bonheur de tous deux que vous soyez unis ensemble. — Milord, recevez, comme époux, les vœux de cette femme ; qu’ils soient pour vous les gages de sa conduite future ; vous ne pouvez lui en demander de plus saints, de plus solennels, et je vois à sa contenance qu’elle est résolue à tenir ses engagemens. Et vous, ma chère, s’adressant à miss Milner, soumettez-vous, autant que ces engagemens vous l’imposent, à un