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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/251

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saillit aussi ; mais comme la tasse allait échapper des mains de miss Milner, Sandford la lui ôta en disant : « Peut-être aimeriez-vous mieux du thé ? »

Si ses lèvres se remuèrent pour répondre, du moins Sandford ne put entendre ce qu’elle avait dit.

Un domestique entra en ce moment et dit à milord Elmwood que la voiture était à la porte.

« Fort bien, » répliqua-t-il ; mais quoiqu’il eût déjeûné, il ne fit d’abord aucun mouvement ; enfin, se levant avec précipitation, comme s’il lui eût fallu partir à la hâte, dès qu’il se décidait à partir, il prit son chapeau qu’il avait apporté avec lui en descendant, et il se tournait vers miss Woodley, pour prendre une seconde fois congé d’elle, lorsque Sandford s’écria : — « Milord, vous êtes bien pressé ! » et comme s’il eût voulu donner à miss Milner le plus de momens qu’il lui était possible, il ajouta en regardant autour de lui : « je ne sais ce que j’ai fait de mes gants. »

Milord Elmwood, après avoir répété à miss Woodley les mêmes adieux que la veille, s’approcha de miss Milner, et prenant une de ses mains, il la tenait de nouveau serrée entre les siennes, mais sans dire un seul mot, quand celle-ci ne se trouvant plus la force de retenir ses larmes, les laissa couler par torrens.

« Qu’est-ce que tout ceci ? » s’écria Sandford avec colère et venant à eux.

Aucun des deux ne répondit ni ne changea de situation.

« Dès ce moment, reprit Sandford, séparés pour toujours, ou unis jusqu’à la mort. »

Le ton imposant et solennel dont il avait prononcé ces mots les fit tourner vers lui, saisis d’étonnement et comme pétrifiés de ce qu’ils venaient d’entendre. »

Sandford les quitte un moment, court à une tablette qui