Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/257

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mari aussi rempli de mérite et de vertus, et vous serez tout ce que moi, tout ce que lui, tout ce que le ciel même peuvent désirer que vous soyez. À présent, milord Elmwood, dès ce moment renoncez à elle pour toujours, ou enchaînez-la par des nœuds tels qu’elle n’ose jamais en oublier la sainteté.

Milord Elmwood se frappait le front ; son incertitude, son agitation étaient extrêmes ; mais tenant toujours la main de miss Milner, il s’écria : « Je ne puis me séparer d’elle ! » — Sentant aussitôt que cette réponse était équivoque, il tomba à ses genoux et lui dit : — « Voulez-vous me pardonner d’avoir pu hésiter ? voulez-vous, dans l’état de mariage, me montrer ce tendre amour que vous ne m’avez pas encore montré jusqu’ici ? voulez-vous, en possédant toutes mes affections, me supporter avec tous mes défauts ? »

Elle le releva et ne put lui répondre que par ses regards et par les larmes dont elle lui baignait les mains.

Aussitôt il se tourna vers Sandford, et plaçant miss Milner à côté de lui, suivant les formes usitées pour le mariage, il fit entendre ainsi à Sandford qu’il pouvait commencer ; celui-ci ouvrit le livre et — les maria.

Il remplit les fonctions de son ministère d’une manière si édifiante, qu’il toucha tous ceux qui étaient présens à cette cérémonie, tandis que miss Milner, couverte de confusion, cachait son visage dans le sein de miss Woodley.

Pour suppléer à l’anneau nuptial, milord Elmwood tira une bague de son doigt ; tout le reste du temps, ses pensées furent élevées vers le ciel. Mais la célébration finie, il les ramena sur l’objet de son amour. Il embrassa milady Elmwood avec tous les transports du plus tendre, du plus heureux époux, et vingt fois dans le ravissement de son ame, il l’appela — sa femme.