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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/258

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« Mais, dit Sandford, vous n’êtes mariés, milord, que suivant les lois de votre religion, et non suivant celles de la religion de votre épouse et de votre pays ; souffrez que je vous conseille de ne pas différer cette seconde célébration, de peur que dans l’intervalle, elle ne se ravise et ne refuse de confirmer les nœuds que vous venez de former. »

— « Je sens, en effet, qu’il y a du danger, répliqua milord Elmwood, et pour le prévenir, la cérémonie aura lieu demain. »

Les dames se récrièrent, et Sandford leur accorda quatre jours.

Miss Woodley se rappela, car tout le monde l’avait oublié, que la voiture était toujours à la porte. Elle fut renvoyée aussitôt ; — et le plaisir que goûta miss Milner à la voir, de la fenêtre, partir à vide, ne fut pas pour elle un des moindres de la matinée.

Jamais on n’avait passé du désespoir au bonheur, — à un bonheur parfait et suprême, aussi rapidement que venaient de le faire milord Elmwood et miss Milner, quoique celle-ci eût éprouvé un serrement de cœur involontaire, en s’apercevant que, pour anneau nuptial, milord lui avait donné une bague de deuil.

Ils firent, avec délices, tous les apprêts nécessaires pour l’heureux jour de la célébration légale ; mais ce jour, avec tous ses plaisirs, ne valait pas celui où Sandford les avait fiancés ; car le bonheur n’est jamais plus grand que lorsqu’il est inespéré.


FIN DE SIMPLE HISTOIRE.