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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/274

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milord ; car milady Elmwood, quoique depuis long-temps séparée de biens avec son mari, avait déclaré qu’elle ne ferait aucun testament. « Elle n’avait aucune volonté, disait-elle, qui ne dût être soumise à celle de milord ; et s’il voulait que sa fille vécût dans la pauvreté, comme dans l’exil, cet arrêt serait exécuté. » Peut-être, en se soumettant avec tant de résignation, s’était-elle secrètement flattée que l’indigence absolue de sa fille ferait plus pour elle, dans le cœur de milord Elmwood, que la tendresse paternelle ; que, comme il ne pouvait ignorer qu’elle était sans aucune autre ressource, peut-être la compassion le rattacherait à sa fille par quelque lien, formerait entre eux une sorte de correspondance, et les empêcherait du moins de rester étrangers l’un à l’autre.

Mais comme elle désirait surtout que son mari ne pût soupçonner le motif secret de sa résignation, elle enveloppa miss Woodley dans la même destinée, abandonnant ainsi à milord Elmwood, l’existence des deux seules personnes qui lui étaient chères. Elle n’avait pris conseil que d’elle-même ; sa fille était trop jeune, et son amie trop désintéressée pour lui faire aucune représentation à ce sujet. Milord Elmwood devenait donc, en ce moment, le seul appui de l'une et de l’autre. Sandford, à la vérité, avait promis le sien à lady Mathilde ; mais sa générosité ne pouvait avoir d’autre source que celle de son patron, avec qui il vivait comme par le passé, excepté l’hiver, que milord habitait Londres ; — c’était pendant son absence que Sandford allait secrètement voir milady ; — et cette fois ce fut, comme nous l’avons déjà dit, pour lui rendre les derniers devoirs.

Après avoir examiné quelque temps ce qu’il devait faire, il se disposait à se rendre à Londres auprès de milord Elmwood, pour l’instruire de ce qu’il fallait bien qu’il sût