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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/83

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CHAPITRE XI.


Il y avait déjà six semaines qu’elle était à la campagne, et elle paraissait s’y plaire autant que ceux avec qui elle vivait. Rien ne troublait sa tranquillité ; son tuteur n’avait plus besoin de la traiter avec sévérité, soit pour la ramener à son devoir, soit pour la mettre en garde contre les séductions du monde et des plaisirs ; en un mot, elle se trouvait si contente et si heureuse, que ses manières s’en ressentirent, même à l’égard de miss Fenton, et qu’elle vécut avec elle dans la plus parfaite intelligence.

M. Sandford, qui arriva quelque temps après, avec le jeune comte, au château d’Elmwood, observa si scrupuleusement sa promesse de ne jamais entrer dans une maison qui appartiendrait à miss Milner, qu’il s’abstint même d’y rendre visite à son ami Dorriforth. Si dans leurs promenades, elle et Sandford se rencontraient quelquefois, ils avaient l’un et l’autre le plus grand soin de ne pas se dire un seul mot.

Assurément miss Milner n’aimait pas M. Sandford, mais son cœur pardonnait si facilement, elle avait d’ailleurs si peu de motifs réels pour être implacable à l’égard d’un homme dont elle estimait les vertus et les principes, qu’elle ne put voir sans peine le silence qu’il gardait avec elle, quoique persuadée que s’il l’eût rompu, ce n’eût été (suivant sa coutume) que pour lui faire des reproches. Un