Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/93

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dont le sujet devait être très sérieux, car souvent il restaient plus d’un quart d’heure dans le même endroit, comme si l’attention qu’ils se prêtaient mutuellement les eût rendus immobiles.

Milord Elmwood, qui avait joint les dames, les accompagna jusque chez elles ; et presqu’au même instant, Dorriforth rentra beaucoup moins sombre qu’auparavant ; il dit à milord qu’il lui demandait à dîner le lendemain, pour lui et pour les dames, et cette partie fut arrêtée de part et d’autre.

On voyait bien que M. Dorriforth n’était pas tranquille, mais on n’en put savoir la cause que le lendemain après dîner. Environ une heure avant que la compagnie dût quitter le château d’Elmwood, un domestique vint prier miss Milner et miss Woodley de passer dans un appartement séparé, où elles trouvèrent MM. Dorriforth et Sandford qui les attendaient. Le premier demanda pardon à miss Milner de l’espèce de solennité qu’il paraissait mettre à cet entretien, mais il espérait que son excuse auprès d’elle se trouverait dans l’importance même des choses qu’il avait à lui dire, et dans la crainte où il était de se tromper sur les sentimens réels de sa pupille, qui ne pouvait être heureuse sans les lui faire connaître positivement.

« Je sais, miss Milner, continua-t-il, qu’en général, le monde permet à une personne qui n’est pas mariée, de ne pas s’expliquer sur la préférence que son cœur peut donner à un amant ; moi-même je suis disposé à pardonner quelque légère dissimulation inspirée par la modestie, qui sied toujours à une femme, toutes les fois qu’il est question du mariage. Mais comme ici j’ai à craindre que vous n’étendiez ce droit au-delà des limites justes et raisonnables, et qu’il ne serait point impossible que je ne connusse pas par-