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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/92

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— « Souffrez que je les dirige, et je vous réponds qu’elles le seront. »

Un domestique entra dans ce moment, « Milord Frédéric, monsieur, est revenu sur ses pas, et il serait, dit-il, charmé de vous voir. » — « Conduisez-le dans mon cabinet, » dit M. Dorriforth, avec beaucoup de vivacité ; et se levant aussitôt il suivit le domestique.

« J’espère qu’ils ne se querelleront pas, dit madame Horton, d’un ton qui signifiait, je crois qu’ils vont se quereller. »

— « Je suis fâchée, miss Milner, de voir votre tranquillité ainsi troublée, » dit miss Fenton, de l’air le plus calme et le plus froid.

Le temps était si mauvais, que, ne pouvant faire leur promenade du matin, les dames s’étaient occupées à travailler jusqu’à l’heure du dîner. « Croyez-vous, dit alors tout bas miss Milner à miss Woodley, croyez-vous que lord Frédéric soit parti ? »

— « Je ne le crois pas. »

— « Eh bien ! demandez aux gens, chère fille. » — Miss Woodley sortit, et revint bientôt lui dire à l’oreille :

— « Le voilà qui remonte dans sa voiture ; je viens de le voir traverser la salle d’un pas précipité ; il semblait fuir. »

— « Mesdames, le dîner est servi, » dit madame Horton.

On se rendit dans la salle à manger, où M. Dorriforth entra un moment après, et chacune tourna sur lui toute son attention. Il paraissait troublé, et contre sa coutume, il ne prononça pas une seule parole ; sur la fin du dîner, il sembla un peu revenu à lui-même, quoique toujours avec l’air rêveur et mécontent ; il s’excusa d’accompagner les dames à la promenade, et quelque temps après, on l’aperçut de loin engagé avec M. Sandford dans une conversation,