Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/95

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ce que je dis, ni à ce que chacun me juge comme il lui plaira. »

— « Cher miss Milner, s’écria miss Woodley, d’un ton qui l’avertissait de mesurer davantage ses paroles.

— « Peut-être, miss Milner, lui dit Dorriforth, n’êtes-vous pas disposée maintenant à répondre aux questions que j’aurais à vous faire ?

— « Ai-je jamais refusé, monsieur, répliqua-t-elle avec un air de complaisance et d’approbation pour elle-même, « ai-je jamais refusé de me soumettre à tout ce que vous avez jugé à propos d’exiger de moi ? Pourquoi supposer qu’aujourd’hui je serai moins docile ? »

Il allait répondre, quand M. Sandford le prévint brusquement, et s’avançant vers la porte, s’écria : « Quand vous entrerez en matière, vous m’enverrez chercher une seconde fois. »

— « Restez ici, lui dit Dorriforth, et vous, miss Milner non seulement je vous conjure, mais je vous commande de me dire si vous avez fait quelque promesse, ou si vous avez donné votre cœur à milord Frédéric Lawnly. »

Elle rougit et répliqua : « Je croyais que la confession devait être toujours secrète ; cependant, quoique je ne sois pas de votre communion, je veux bien me soumettre aux questions d’un hérétique, et voici ma réponse : — Lord Frédéric n’a aucune promesse de moi, ni aucune part dans mes affections. »

Sandford, Dorriforth et miss Woodley se regardèrent avec une surprise qui les rendit muets pendant quelques instans. À la fin, Dorriforth lui dit : « Et vous êtes bien décidée à ne lui accorder jamais votre main ? »

— « Je le suis en ce moment. »