Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 66 —

et Beethoven. On a beau dire, mon ami, tout ce qui n’est pas ces hommes vraiment divins, cloche à leur côté. On y revient toujours. Leurs beautés sont tellement inépuisables qu’on croit encore les entendre pour la première fois, et la dernière est toujours la plus belle. J’ai à présent quelques occasions de m’occuper de ces hommes divins et, quoique je ne les joue pas bien, je ne les sens pas trop mal et je me fais quelquefois plaisir. Viens donc, cher ami, les lire ensemble et confondre nos sensations, comme nos deux cœurs dont l’harmonie et l’amitié est et sera éternelle. Je t’embrasse.

Ma bonne femme t’embrasse aussi, comme le meilleur ami de son petit homme, et croit à la possibilité de nos projets pour t’offrir les soins de l’amitié.

V
Florence, 20 avril 1821.

Si tu étais venu près de nous, mon très cher ami, je n’en serais pas toujours à demander grâce de mon horrible paresse pour écrire même à toi, le premier et le meilleur de mes amis. Je te promets cependant plus d’exactitude, à l’avenir, et de n’être pas plus de deux jours sans répondre à tes bonnes et généreuses lettres.

Il faut que je te dise pourtant, pour ma mauvaise cause, que j’ai été jusqu’ici bien tourmenté : des voyages, des indécisions, des emballages, des douanes, et tout ceci deux fois pour une. Arrivé et défi-