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Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/14

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ałtymyz nous prîmes, 𐱅𐰢𐰼𐰴𐰯𐰍, tämir‿qapyɣ porte de fer, 𐰋𐰃𐱅𐰏 bitig, écrit, 𐰾𐰃𐰓𐰏𐰠 äsidgil, écoute, 𐰲𐰃𐰢 = 𐰲𐰢 äčim, mon oncle; 𐰆𐱃𐰔 (= 𐰆𐱄𐰆𐰕 Ién. XX,64) otuz, trente, 𐰉𐰆𐰑𐰣 (= 𐰉𐰆𐰑𐰆𐰣 I,27 Ién. XX,73, XXV,411) budun, peuple; 𐰚𐰇𐰢𐱁 kümüš, argent, 𐰇𐰲𐰇𐰤 = 𐰇𐰲𐰤 üčün, à cause de. Dans les cas tels que 𐰺𐱃𐰸 artuq, plus, surplus, 𐰉𐰞𐰶 bałyq, ville, la voyelle de la seconde syllabe est indiquée par la consonne finale.

En raison de la relation réglementée qui, dans tous les idiomes turcs, existe entre les voyelles d'un mot, il est, la plupart du temps, facile de suppléer la voyelle sous-entendue, et en tout cas c'est à peine si, pour les lecteurs du temps, ce point a pu susciter aucune difficulté. Autre chose est le fait qu'il n'en reste pas moins diverses séries de cas où nous sommes fondés à douter de la nuance de la voyelle ou, en d'autres termes, de la portée que peut avoir eue riufiuence de l'harmonie des voyelles. En cela ma pensée porte sur- tout sur les cas où, à proprement parler, un affixe a les voyelles grêles y, i et où le thème contient une voyelle labiale: o, m, o, î7. Dans les langues turques connues, ces cas admettent, en plus ou moins forte proportion, une afi'ection labiale de la voyelle de l'affixe[1]. La question est celle-ci: Quelle attitude la langue de nos inscriptions a-t-elle piîse à cet égard ou, en tout cas, quels principes doit-on suivre dans la transcription? En somme, à mon sens, on doit soutenir qu'au moins dans la langue des deux grands monuments I et II, l'influence labiale de ce genre a été moins prononcée que dans la plupart des idiomes turcs plus récents, principalement dans les mots ayant plus de deux syllabes; mais en tout cas il n'y en a pas moins eu un commencement. Le phénomène de la labialisation se manifeste plus fortement dans la langue du monument m, qui ressemble à cet égard à Fouigour tel que nous le rencontrons dans le Koudatkou Bilik (comp. p. 7 — 8).

Parmi les affixes commençant par une consonne, nous trouvons toujours, par exemple, la terminaison de la 3e personne du prétérit sous les formes dy, di, ty, ti finissant par 𐰃 , par exemple 𐰉𐰆𐰡𐰃

  1. Voir Radloff, Vergleich, Grammatik der nôrdlichen Tûrksprachen, 1. Phonetik (Leipzig 1882) §§ 35—40, 50—53. Comp. le même auteur dans l'Internationale Zeitschr. fur allgem, Sprachwiss. II, p. 18—20.