Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/144

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traduction que j'ai donnée, entre parenthèses, de ces mots, est une pure conjecture, et ne doit être prise pour autre chose, quoique vraisemblablement la signification gise à peu près dans le sens insinué par là (comp. I S ô et suiv.)- Ce n'est pas même à titre d'appui, mais simplement comme de vagues associations d'idées que j'ose citer: aba tàbi, «des Vaters Genoss», compagnon du père, Radloff, Proben der Volkslittcratur der tûrk. Stànime, 1, p. 378 v. 92 (Schor); djag. kôrlûk, chose dans laquelle on met sa confiance, Pavet de CouRTEiLLE, Dict. tupc-oriental, p. 468, ou yakoute kôr^ amusement, kôrdôx» amusant; ara, milieu, djag., osm. ara-^ chercher, examiner le milieu d'une chose, visiter, poursuivre, comp. arapj 1 S ô, «en s'insinuant» ? (Radloff passe kôrUg sans le traduire, et rend, quoique avec doute, tàblig par «inimitié» [cda sie der Feindschaft(?) der Chinesen ausgesetzt waren»], en en rapprochant l'ouig. tàpsà-, «anfeinden», et arniaqêy par «Betruger (Zauberer)», trompeur [«da bei ihnen Trug und Lug war»], conformément au djag. arbayÔi, sorcier, arbay, enchantement, imposture, fable. Cependant, ce dernier rapprochement est peu probable, parce que la langue des inscriptions ne semble pas avoir m vis-à-vis de b dans les autres dialectes, par ex. le djagataï, mais bien cice versd; comp. p. 25 et suiv. Et est-ce qu'on oserait mentionner les Chinois de cette manière?) — Inili àèili pourrait, à n'en pas douter, signifier «partisans des (ou ceux qui appartiennent aux) frères cadets et des frères aînés» (comp., immédiatement après, bâgli budunlyyt mais conformément du moins à l'usage des langues modernes; ce doit aussi pouvoir signifier simplement «les frères cadets et les frères aînés» (ainsi traduit Radloff); comp., par ex., agaÀy inili, Radl., Wôrterb., I, p. 148, adalyg oylyg, père et fils, id., Prob. d. Volkslit. II, p. 594 V. 22. Sur U pour -lig voir p. 21. — A titre d'hypothèse, j'ai traduit kiàâsûr- par «tramer des complots», le regardant comme transitif de kiààs- (c-à-d. kiààë) = ouig., djag., com. kàngàë-, se consulter, tenir conseil. De même je regarde Joàyëur- (ou jofiuàur), «faire s'entre-quereller, susciter des querelles les uns contre les autres», comme transitif de joàyë- ou joàuë-, forme réciproque de jon- (ouig), calomnier, Vambéry, Uig. Sprachnwn., p. 248.

12). [I E 8, II E 8]. Sur isig^kUig voir p. 39. — Le laps de 50 ans, indiqué ici, s'accorde assez exactement avec le temps qui s'écoula depuis la capture de Kie-li-khan par les Chinois, en 630, jusqu'à ce que le père de Kul- téghin se proclamât khan en 681 ou en 683. Voir p. 64 et suiv.

13). [I E 9] Je suppose qu'il faut lire ce mot comme a/naty (non maty, R.) et qu'il est identique à l'ouig amat (ton), vêtement d'honneur, et qu'il signifie gloire, rang (illustre 1 S 11 = II N 8, II S 11, 12; toujours avec affixe pronominal?). (Toutefois, dans ce passage, on pourrait aussi se figurer la leçon amty = àmdi, maintenant, dans les autres dialectes?)

14). [1 E 10, Il E 9] Les gérundiums ou infinitifs it^nû Jaratunu appar- tiennent à la forme réfléchie de it- et jarat-; la marque réfléchie semble donc être un-, -un-, différente de la marque passive -yn-, -in- après l, l (par ex.