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Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/143

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Sur Qytai, les Kitaï, voir p. 61, noie 7. — Tataby, nom, d'ailleurs inconnu, d'un peuple mentionné toujours conjointement avec les Kitaï et qui a dû s'en rapprocher. C'est peut-être le même peuple que les Chinois appellent Hi, et qui pareillement est toujours nommé conjointement avec les Khi-tan (p. 67, note 2)?

9). [I E 4, II E ô] Je suppose que juɣła- (de juɣ, proprement pleurs, ensuite deuil, funérailles? comp. djag. jiɣi) est identique à jyɣła-, yɣla-, uɣła-, uiła-, etc dans les autres dialectes, pleurer. C'est un fait très général que le verbe en question se combine, comme ici, avec syɣła se lamenter, par ex. «sichtab, yichlab, das Weinen», Klaproth, Üb. Spr. u. Schr. d. Uig., p. 26, et très souvent dans Radloff, Prob. d. VolkslU,, comme uylady(kar) syqta- dyCiarJ I, p. 267 v. 110, p. 280 v. 42, p. 287 v. 151, syqtait uihtit 1, p. 97 v. 4'1'i', syqtap yylap I, p. 305 v. 124—5, syqtap ytyap II, p. 601 v. 117, p. 607 V. 313, p. 613 v. 532, p. 614 v. 549, ylyap syqtap I, p. 330 v. 162—3, p. 320 V. 332—3, II, p. 107 v. 668, etc.

10). [I E 5, II E 5] Qu'est-ce que aty dans la combinaison oyly^aiyf Radloff traduit ces mots par «leurs fils et leurs neveux». Si je ne peux pas adhérer à cette traduction — même dans l'hypothèse qu'il y ait eu un mot aty dans le sens de «neveu» (voir plus haut, p. 84, note 2) — c'est d'une part, que c'aurait dû ici être atysy, et non aty^ ce qu'on trouve et dans I et dans II; d'autre part, parce que dans la suite, à côté des «frères cadets», il n'est point du tout question de neveux, ce à quoi l'on aurait dû s'attendre, mais seulement de fils (oyèy), A en juger d'après sa forme, aty ne peut ici se dé- river que de aty nom, et oyèy ^ aty, que ma traduction rend simplement par «leurs fils», me paraît, à proprement parler, devoir signifier quelque chose comme «leurs (ils (au moins) de nom» (littéralement «leurs noms de fils»?); comp. p. 63, note 8, et I E 31 âr^at b(My» qui semble signifier mol à mot «il lui devint nom de mari», c'est-à-dire mari (au moins) de nom, ou bien, il lui tint lieu de mari. (Si ma manière de voir est correcte, il semble que le mot at ait l'affixe pronominal, quand le mot auquel il se relie, l'a, et r/ct* versât) — Sur les faits historiques légèrement efUeurés ici, comme dans ce qui suit, voir plus haut, p. 62 et suiv.

11). [I E 6, Il E 6] Ce passage, qui indique pourquoi l'empire turc subit une décadence successive et tomba sous la dépendance définitive des Chinois, contient divers détails difficiles et douteux. Que signifient les mots tâbliy, kâr- tifj et armaqây ou aramaqèyf Évidemment les deux premiers sont de vrais adjectifs (lig, p. 21) et non pas des substantifs; le dernier, nom d'agent ou adjectif; mais la construction tient à l'emploi particulier — connu aussi d'autre part - d'adjectifs abstraits (avec ou sans affixe pronominal) ayant le sens de substantifs abstraits, comp., par ex., immédiatement en avant, tûzsis, jabiaqyàyn^ ta lâcheté, II E 20 (bilmâdûk, ignorant et ignorance, 1 Ë 24 = il E 20, II E 16), et voyez entre autres Bôhtlingk, Ùber die Sprache der Jakuien, § 634. La