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des Koumandines, Radloff, Aus Sibirien I, p. 364-, Tirgäsch, tribu des Tatares de la forêt Noire, ibid., p. 213 ; comp. le même auteur, Proben d. Volkslit. I, p. 136, 146, 157 = Übersetsung 1, p. 146, 158, 172 ?

26) [I E 20, II E 17]. La lacune de la fin de I E 19 a pu contenir, par exemple, quelque chose comme ilin Jana hirtimiZy nous leur rendîmes leur indépendance, comp. I E 20 — 21. Ce serait donc du peuple Turghès que les Turcs font kagan Bars-beg. Mais c’est une exagération, si le sens est qu’après la mort de ce dernier les Turghès tombèrent sous la dépendance complète des Turcs, ou en tout cas cette dépendance n’a pu être que de très courte durée (comp. note 45 et p. 74). Au reste, comme on le sait, le pays des Turghès ou, en somme, des Turcs occidentaux avait effectivement appartenu une fois, avant le partage de l’empire, aux ancêtres du kagan ; voir p. 63. — La combinaison jirsub, terre et eau, ne s’emploie aucunement que dans l’acception religieuse mentionnée dans la note 17, mais désigne aussi tout simplement l’ensemble d’un pays comme notion géographique (comp. I Ë 20 = II E 17, H E 35 jirin subyriy 40) ; de même l’ouigour j’àr-su ; voir, par ex., Vambéry, Uig. Sprachmon.y p. 218, citation sous kông^ kûng (mot qu’il aurait dû traduire par «une esclave») et, dans les dialectes modernes, par ex. Radloff, Pr. d. Volksi, II, p. 495 v. 125 Jerinâ sûna^ à sa terre et à son eau, c.-à-d. à son pays. — Sur siàil voir p. 40, note 1 ; sur qonôuj et l’interprétation différente de ce passage par Radloff, voir ibid., p. 13 et suiv., note 1, et note 59. (Ce dernier mot peut-il être emprunté au chinois koungtchou, princesse du sang, infante ? C’est ce que je ne crois pas.)

27) [I E 21, II E 17—18]. Sur Qadyrqan jyè voir note 5 ; sur asa, au delà de, voir note 24, fin. (Ici aussi, Radloff trouve un nom propre cScha» [«das Scha-Volk», p. 135, ce qui toutefois est simplement supprimé dans la traduction] ; par là il est forcément amené à corriger, p. 135, le j’yàgy précédent [<i^jysny* R., «bis zum dichten Bergwalde»] en jyêqa [on aurait dû cependant ajouter encore tàgi].) Ce passage signifie donc que la frontière des Turcs est reculée plus avant vers l’est qu’auparavant, ce qui suppose l’assujettissement de quelques-uns des peuples domiciliés au delà de Kadirkan, savoir les Kitaï ; comp. p. 67, note 2. — Le nom de Kengutarban ou tarnian est inconnu ; lui aussi, ce nom semble désigner un point plus avancé vers l’ouest que l’ancienne frontière des Turcs. Y a-t-il quelque rapport entre Tarbun et l’actuel Tarbagataï ?

28) [I E 21, Il E 18]. Ces mots peignent la puissance des Turcs : leurs conquêtes leur avaient fait tant d’esclaves qu’à leur tour ces derniers pouvaient avoir des esclaves. En somme, les Turcs avaient causé, parmi les peuples soumis, de ces bouleversements qui font dire, dans un poème téléoute sur la fm du monde et les révolutions dont elle est témoin (Radloff, Prob. d. VolksUt. I, p. 167 V. 12—13) : €Aba palazyn tanybas, pala abazyn tanybas

  • y le père ne connaîtra pas son enfant, l’enfant ne connaîtra pas son père.