Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/151

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Meynard, Dict. turcfranç.^ I, p. 780 ; comp. II S 11) a évidemment Irait aux usages funèbres (comp., outre ce passage, I E 25 et II S 9, ainsi que II S 7 : [bkJlA qyi-J et doit désigner quelque cérémonie dont, en pareille occurrence, on charge une personne qu’on veut honorer. Me servant d’une expression moderne, j’ai traduit ces mots par cfaire mener le deuil» Â cette expression se relie le gérundium (de baHa-y être à la tête, commencer, ouvrir la voie à, guider) baëèaju, ou seul, ou bien, comme ici, régissant un datif. C’est ce que, employant de nouveau une expression moderne, j’ai traduit par «en tête du cortège», quoiqu’il soit incertain si c’est précisément le cortège auquel se fait l’allusion. (Radloff : «In Betreff meines Vaters, des Chans, brachte man zuerst die Trauernachricht( ?) dem BasChan», traduction que je ne saurais faire accorder avec la construction.)

24). [I E 17, Il E 15]. Jaëyè ûgûz, le fleuve Vert, est sans aucun doute le Hoang-ho, le fleuve Jaune (mongol Khara muràn, le fleuve Noir), appelé ainsi à cause de son eau bourbeuse. — La plaine de Sarulung est la province chinoise de Chan-toung, qui contient précisément de vastes plaines alluviales que parcourt le Hoang-ho jusqu’à son embouchure. Comp., par ex., Reclus, Gàogr» universelle, VII, p. 340 ; plus haut, p. 68, note 2. (On ne pourra alléguer la manière turque d’écrire ce nom comme preuve que Ki/ pourrait uniquement être nt, non nd ; voir p. 41 et suiv. ; comp., par ex., à au lieu du chinois à -{- k dans sûfïïm du chiii. tsiang-kiuriy p. 28 [la forme siaruj, ibid., est inexacte et doit être supprimée].) — Kôgmûn, Keugmpn, nom d’une chaîne de montagnes boisées, habitées par les Kirghiz, au moins sur le versant opposé au pays des Turcs Csorïa jys, I E 35, II E 27), et que ces derniers doivent traverser pour arriver au pays des Kirghiz (voir note 8), I E 20 = II E 17, I E 35, II E 27. La pensée doit donc sans doute se reporter plutôt aux monts Tangnou ; mais peut-être aussi pourraientce être les monts Sayans ou une bande montagneuse située entre ces deux chaînes. Ensuite c’est peut être la même localité que les Chinois appelaient Thsiny-chan, le(s) mont(s) Bleu(s) (comp. le turc A-o/r, bleu ?) et où résidait le roi des Kirghiz ; Visdei.ou, p. 79 a ; Klaproth, Tahlvanx histot, p. 170 ; Schott, Philol u. hist. Abh. d. Berl. Akad., 1864, p. 434 et suiv., 463 L’orthographe sa (dans II, par-dessus le marché, soudé au mol précédent hoginân) ne saurait désigner que le mot ordinaire osa, en passant, au delà de, comme aHun^jysyy aëa II E 27 = altun^jysyy toya I E 35, et koymân jyëyy toya II E 27 (comp. notes 27 et 45). Je m’étonne que Radloff tmuve ici un nom propre «Scha» (comp. aussi note 27) : «bis nach Kogman, dem Lande der Scha-Kirgisen» (le texte ne porte pas même «bis nach», «jusqu’à»).

25). |1 E 18—19, Il E 16]. Sur ïurghès, Turgas = chin. Touki-chi, voir p 70, note 3. L’événement auquel fait allusion ce qui suit, peut être l’expédition même qui eut lieu environ 714 et qui se termina par la mort de So-ko khan et de son frère ïsche-nou ; voir p. 71. Est-ce qu’on peut retrouver aujourd’hui ce même nom chez les Turcs de l’Altaï dans Tùragâsch, village