Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/180

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85) [II E 1 — 2]. Dans ces lignes c’est le fils et le successeur du kagan défunt qui parle, et la formule titulaire du commencement est celle qu’il emploie, différant un peu de celle du père. Voir p. 85 et p. 79, note 6. — Quant à iki‿ädizkär, leçon et interprétation sont également peu sûres. Serait-ce âdiz, les Èdiz ? Comp. notes 54 ? et 64. — Ùltàèi, note 56, + -èà, p. 34, c.-à-d. «comme ceux qui vont mourir». Sur àgirip v. note 55. — L’inscription paraît plutôt avoir toàtamyS ou tonatmyS (i) : mais qu’est-ce que cela veut dire ? Il ne semble pas admissible de penser à quelque dérivation de toà-, geler. Rad-LOFF lit tostamyê (« — mit hervortretenden Augen — »), avec |, ce qui jure avec les traits de l’inscription et les principes de l’écriture (p. 86 note 1). Si j’ai traduit en hésitant par «rassuré», c’est que j’ai pensé à toqtamyS (djag.), «qui a pris repos, qui s’est affermi». Mot à mot : «leurs yeux rassurés ( ?) regardèrent en haut».

86) [II E 24]. Le séjour du peuple des Tangout — soit qu’alors ce fût un peuple de race turque ou, comme plus tard les habitants de Tangout, de race tibétaine — doit être cherché dans le même pays qui porte plus tard aussi le nom de Tangout, c’est-à-dire les contrées montagneuses situées au nord du lac Koukou-Nor jusque vers le coude nord-ouest du Hoang-ho et à l’ouest et au nord-ouest de la province chinoise de Chensi ; comp. Klaproth, Asia pofyglotia, p. 213 ; id., Spr, u. Schr. d. Uig., p. 19, 62 et suiv. — Le mot Jotaz (ou Jotuz ?) est inconnu et sans parallèle immédiatement analogue dans les idiomes apparentés. U désigne quelque espèce d’êtres vivants que dans une attaque on emmène ou tue (voir, outre ce passage, encore U E 38, II S 3, 4). La position des mots dans les passages où il se rencontre, permet de conclure que ce que désigne ce mot, est de moindre valeur que clés fils» et supérieur aux «chevaux». Je suppose qu’il signifie «gens, domestiques». Serait-ce un parent du mot Jon, peuple, gens, mot qui se rencontre dans diverses langues turques du Nord ? Comp., par exemple, Radloff, Pr. d. VolkslU. II, p. 405 V. 875—7 (sagaï ;: «oé adaàny ôdûrgàn, ol ijààni ôdûrgàn, Jonyn malyn sùrparyan’», = Ûbers. II, p. 412 : «(Er) hat diesen deinen Vater getôdtet, hat dièse deine Mutter getôdtet, hat dein [ihr] Volk und Vieh fortgetrieben».

87) [II E 24—25]. Comp. I E Hl— 32. Nous voici en présence du seul exemple où, dans la mention du même événement, on ait indiqué une différence de deux ans entre l’âge du kagan (28) et celui de téghin (26). Comp. p. 94 et suiv.

88) [II E 25]. Basmył (ou Basymył?), nom d’un peuple turc, sans doute celui même que les Chinois appellent Pasi-nii ou - d’après la gracieuse communication de M E. H. Parker, — Pa(t)st(k)’Tni(tj (en coréen P’ alsik-mil)^ conformément à l’ancienne prononciation (concernant t pour / voir p. 73, note 1). Comp. p. 76 ; Visdelou, p. 76 b. D’après le «Tableau ethnographique» dans l’atlas de Klaproth, Tableaux historiques, les princes des Pa-si-mi tétaient de la famille d’Assena», comme ceux des Turcs. C’est peut-être à