Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/35

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nI, Y

sont les sigues de i: le premier, >|, avec les voyelles vélaires, /, (comp. plus haut, p. 17); Tautre, Y? ' ^vec las palatales. Au coni- raencemeut des mots turcs purs, /, l se comporte tout à fait comme r. Voici quelques exemples: 'l >| P "fp, vaillant, 2® f'^p, en prenant, h ^ nI "ffy 1^ six, 2» il prit, ) > ^ n| "^fun, or, >> ^ n| H q"ftf*ii^, je restai, n| > sl^ quf, un esclave, i H >j > oi"ryp, étant assis ^), nI h ^ iy^i an, I >> si f^ H Q!/f^^% i' fit, >> n| Y > offi^m, mon fils; — ^ Y ^^ (proprement àllig?), cinquante, Y h? ^*'» peuplade, empire.

  • ) Le thème o^ur- remplace une forme primitive *ohur-j de même que

les formes transitives ôîûr-y tuer, kàîur-^ apporter, remplacent *ôUûr-, *kàltûr'; voir p. 31 sous le titre 4, ^. Du reste, M. Radloff transcrit partout ce thème verbal H ^ ^ j ^"^ figure avec différents affixes, non par oiur-, mais par iilar-, et en général il le traduit par „sich erheben" ou «erstarken** (s'élever, devenir fort). Toutefois je doute fort de la justesse de ce procédé, quoique, na- turellement, en face d'une autorité comme M. Radloif, je n'ose nier la possibilité d'une telle formation par r, si surprenante qu'elle puisse paraître: moi-même je ne connais que le turc oriental ulal-j yakout ulat- (f pour /), grandir (ouigour w^^^rfl-, uHa- id., Vàmbéry, Uigurische Sprachmonumente, p. 201, 202, turc orT -yaw-, -yrt/-, grandir, vieillir; comp. uiuq, ufuy, utu^ grand). Il y a tout« une suite de passages où le sens de s'asseoir, être assis, rester, demeurer, semble être la seule acception convenable et où, par conséquent, je n'ai point hésita à trans- crire ol^^r-; voir, par exemple, I,4i, i4, m, 47 (employé ici avec le régime direct au lieu du cas local, comme, par exemple, qon- 1,49). Ce qui est plus particulier, c'est l'emploi du thème H "J ^ ^ propos du khan (ou du chad)^ dans le sens de régner, monter sur le trône (et de la même manière la forme transitive ^ H "J ^ P<^"r signifier proclamer, créer khan qn, 1,15). Ici surgit donc la question de la possibilité de deux verbes diiférents, de telle manière qu'ici l'on doit peut-être lire M^ar-, ulari-. C'est ce que néanmoins je ne peux pas croire. Non seulement ladite hypothèse a priori serait invraisemblable, mais encore, à mon sens, il serait étonnant qu'on eût exprimé l'idée de régner par un verbe ne signifiant que grandir (on ne pourrait pas comparer remploi de kàHkr-, élever, 1,30, 16; 11,32, îi, ce thème ayant un sens tout différent, comp. Vàmbéry, Etymoî. Wôrterh. der turJcO'tatar, Sprachen, 1878, n° 114, I). On peut alors tout aussi bien admettre que nos Turcs ont employé le thème ofur- dans le sens de régner (être assis sur le trône ou monter sur le trône), figure dont nous trouvons le parallèle dans beaucoup de langues, bien que peut-être pas précisément dans les langues turques. Ce que considérant, j'emploie partout la transcription ohtr-. mais ce n'est pas sans hésiter.

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