Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/103

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de secrétaire auprès de ce prince, homme d'une intelligence distinguée et auteur de poésies grecques assez bien tournées. Habillé alla turca, avec un châle à la ceinture, des bottes molles aux pieds et une pelissesur les épaules, il suit le chemin habituel des cortèges princiers, qu'il décrit dans des notes de voyages, très spirituelles, avec une vraie valeur littéraire. « Une princesse belle comme le jour », la femme de Maurocordato, se trouve dans la nombreuse et brillante compagnie, et le secrétaire ne manque pas de signaler tous les beaux minois grecs rencontrés au passage : la jeune princesse Caradscha et la sœur même du nouveau Hospodar; il maudit les féredschés dont les plis l'empêchent de voir les belles dames, ou les dames supposées belles, de Bourgas. Passant le Danube à Silistrie, où la vue d'un cerf-volant manœuvré par un enfant le rassure à l'égard de la peste et de ses ravages, il passe la nuit dans un village où l'attendaient « un million de puces affamées » ; il aperçoit le couvent de Slobozia, datant du XVIIe