Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/105

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noble » dans la chaumière où tout est nettoyé et tout se trouve en ordre.

Arrivé à Jassy, il avait cru trouver des barbares en guenilles habitant « des niches de bouc » et parlant une langue épouvantable ; il était en effet prévenu dans ce sens par ses prédécesseurs, sur lesquels il formule ce jugement que nous nous bornerons à reproduire : « tous ceux qui se sont plaints de ce pays y ont laissé des sujets de plaintes et en ont porté ailleurs. Ceux qui disent », ajoute-t-il, « qu'on manque de tout ici ne disent pas tout ce dont ils manqueraient en France », où « plus d'un million de Français, à deux pas de l'abondance de tout, sont dépourvus de tout ». Il parlait ainsi après trois mois passés au milieu de ces boïars silencieux, de ces femmes aux yeux baissés qui valaient bien sans doute le monde remuant, hardi et bavard dont fourmillaient les appartements du Versailles royal.

Ayant lu Carra, le secrétaire français se croit obligé, dans une description qu'il rédigea à ce moment (La Moldavie en 1785), de parler