Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/106

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des familles régnantes, Maurocordato, Ghica, des titres accordés aux princes phanariotes. Mais il ajoute des notes justes sur les motifs de la grandeur et de la décadence de ces hommes ambitieux qui tombaient l'un après l'autre, victimes de leurs traditions de famille ; il y a beaucoup à glaner pour l'historien dans ces nombreuses anecdotes puisées à la bonne source. A côté des figures, bien esquissées, de consuls, d'aventuriers, de belles femmes, auxquelles il fait la cour devant la princesse et un peu pour la princesse elle-même, il dessine, d'une main légère, en souriant, les types caractéristiques de la société moldave : grands boïars magnifiques, fonctionnaires entichés de leurs titres, Grecs « dénués de tout sentiment d'honneur », marchands grecs insinuants et fourbes, grossiers marchands moldaves qui trafiquent de denrées à bon marché, artisans allemands ivrognes et querelleurs, Juifs ressemblant aux « chèvres d'Angora », vils Bohémiens et enfin, aux deux bouts, parmi tout le ramassis d'étrangers, le peuple, habitué à