Les débuts de la principauté moldave sont exposés d'après la légende ancienne contenue dans les chroniques que le secrétaire du prince avait pu utiliser à la suite du précepteur Carra. Hauterive ajoute d'ailleurs des hypothèses naïves ; il explique par exemple le nom de la ville de Roman (c'est-à-dire : fondation du prince Roman) par le caractère romain que Dragos, le prétendu créateur de l'Etat moldave, avait entendu donner à son œuvre. Il glorifie le long labeur guerrier d'Etienne-le-Grand, vainqueur de Mohammed II et de la puissance ottomane à son époque héroïque, et il donne à celui qui « sut maintenir sa nation dans une indépendance absolue » le doux nom indigène de Stefan Voda, « le Voévode Etienne » : « son nom a remplacé dans les chansons nationales », dit-il, — et c'est la première fois qu'un étranger mentionne ces chants épiques roumains, pareils à ceux des Serbes par l'essor héroïque aussi bien que par la beauté de la forme — « ceux des divinités daces qu'elles célébraient alors et que les