Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/113

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leurs pensées. Mais cet embarras étudié est bientôt suivi d'un flux de paroles, tantôt prononcées avec une volubilité prodigieuse, tantôt soutenues d'un ton pathétique, et toujours accompagnées d'un geste expressif et (Tune physionomie pleine d'intérêt. J'avoue que cette tradition de l'ancienne liberté romaine est une des choses auxquelles je ni1 attendais le moins et qu'il m' a été le plus doux de trouver à quatre cents lieues de Rome et à dix-huit siècles de Cicéron ».

Hauterive repousse avec indignation les reproches « de paresse et de friponnerie », qui sont encore adressés, par les intéressés du pays même et par les ignorants de l'étranger, aux paysans roumains. On dit la même chose du paysan polonais, qui subit une oppression sociale plus pesante encore, mais qui du moins n'a pas à fournir aux exigences incessantes de l'étranger rapace. Le Moldave campagnard n'entend pas s'épuiser pour le profit d'autrui et, en outre, il ne veut pas s'embarrasser, dans ses fréquents déplacements à la recherche d'une terre plus riche et