Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/125

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Dans la masse des paysans, le mécontentement, amorti par une longue durée de souffrances, ne s'était manifesté que par des troubles passagers, sans cette énergie consciente qui est en état de les transformer en un mouvement révolutionnaire voulu et suivi. Quant aux boïars, le nombre croissait sans cesse de ceux qui, sans avoir fait encore des études en Occident, lisaient avec passion les journaux de Paris, de Hollande, d'Allemagne, procurés par les agents consulaires d'Autriche — le Mercure de France, entre autres, — ou bien les romans, parmi lesquels il s'en trouvait de licencieux, fournis par ces libraires orientaux de Vienne, les frères Markidès Poullio que nous avons mentionnés plus haut. Un Grec qui avait passé quelque temps en Valachie, Alexandre Ralphoglou, nous présente le type nouveau du jeune noble, beau parleur et dépensier, qui se vantait de ne plus fréquenter les églises, de ne pas croire à la religion de ses pères et de connaître les écrivains français, depuis Voltaire jusqu'à Mirabeau lui-même, dont certainement, il