Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/139

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goûts littéraires de l'Orient, aide et secours. Son nouvel ambassadeur, Andréossy, allait venir à Constantinople pour arranger les affaires des Turcs, incapables de lever encore une armée ; mais il tarda si longtemps que la patience et la lenteur proverbiales des Turcs en furent exaspérées. On céda donc aux offres pressantes d'Alexandre Ier, qui avait chargé l'amiral Tschitschagov de lui rapporter la paix à tout prix. Le 28 mai 1812 de l'ancien style, la paix de Bucarest reportait la frontière entre les deux Empires du Dniester au Pruth, et le Tzar annexait, sous le nom impropre de Bessarabie, qui s'applique historiquement au seul territoire tatar au-dessus des bouches du Danube, ces vastes et fécondes contrées qui forment une bonne moitié de l'ancienne Moldavie. Ainsi fut sacrifié à la néfaste politique des annexions arbitraires, un territoire essentiellement roumain ; et cependant, longtemps après Waterloo même, la race mutilée continua de chanter le triste sort de celui (qui « gît dans la terre lointaine ».