Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/143

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lettres de France pleines d'une rare et singulière compréhension. Les premiers traducteurs d'ouvrages français en roumain dans la seconde moitié du XVIIIe siècle se mirent au travail en même temps que les Grecs, pour la plupart établis en Occident, qui enrichirent en quelques années leur littérature de bons ouvrages, surtout dans le domaine des sciences, de la philosophie et de l'éducation (Le jeune Anacharsis eut deux traductions). C'étaient des boïars dont le voyage à l'étranger était regardé avec méfiance et même empêché par le gouvernement — les Ghica séjournèrent cependant à Vienne vers 1812 — ; ils étaient néanmoins dans une situation inférieure à ces autres traducteurs, qui avaient fait de la connaissance des langues occidentales leur métier comme secrétaires et professeurs ou bien qui s'en servaient, comme marchands, pour leurs relations d'affaires. Les maîtres de langue salariés par les princes