Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/155

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Restait cependant à réaliser une œuvre, beaucoup plus difficile, celle de créer une littérature roumaine originale ayant comme source d'inspiration, et non comme modèle d'imitation servile, cette littérature romantique de la France nouvelle. Elle pouvait prendre ses sujets dans la vie nationale elle-même, dans le charme mystérieux des anciennes ballades, dans les terreurs des contes de revenants, dans le souvenir des glorieux combats livrés par les ancêtres pour défendre contre l'envahisseur cette terre roumaine mille fois trempée du sang de ses martyrs, dans les espérances du moment et dans l'élan vengeur d'une société indignée contre les abus et l'oppression. Le premier qui s'y essaya et qui réussit fut un élève de Vaillant, Grégoire Alexandrescu, qui, moins heureux qu'Eliad, ne devait jamais voir la France, après s'être pénétré de son esprit. Né dans une pauvre famille de Târgoviste et abrité pendant quelque temps dans la maison d'un Ghica, plus tard enfin officier de cette armée dont Cârlova avait été le premier poète aux