Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/235

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droit de se considérer comme les représentants indiscutables d'une nation qui voulait se constituer d'après les idées d'une nouvelle philosophie politique; les uns comme les autres étaient également convaincus que toute représentation réelle du peuple a la mission de donner, en vertu d'un droit élémentaire, supérieur au droit écrit, une forme nouvelle à la société. L'esprit aussi bien que le ton des « Divans ad hoc » était celui de la France.

Les vœux de la nation roumaine communs aux deux Principautés comprenaient avant tout la formation d'un seul État. Napoléon III était un partisan de ce projet ; la nouvelle Roumanie aurait défendu les bouches du Danube contre tout empiètement futur ; en outre elle aurait été la première création politique de l'Empire restauré, dont le chef avait déjà posé les principes dans les écrits de sa jeunesse.

L'œuvre devait se heurter aux plus grosses difficultés. Pouvait-on espérer Vaincre rapidement l'opposition de la Porte à la réalisation d'un tel projet? Loin d'admettre la possibilité d'un seul État roumain tributaire, elle croyait