Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui fut pendant dix-sept ans aux gages de la Maison de France ; aussi le considérait-on comme un client politique assuré. Il accueillit tour à tour dans sa principauté le sieur de Fréville, qui accompagnait Charles XII réfugié à Bender, l'ambassadeur Désalleurs, qui traversa la Moldavie par un hiver affreux et qui, arrivé enfin à Jassy, comme dans un port de salut, joignit des présents à ses compliments, sans compter nombre d'autres agents et simples voyageurs. Pris par les Impériaux en 1716, dans sa résidence même de Bucarest, Maurocordato revint sur le trône après la conclusion du traité de Passarowitz, et Bonnac, sucesseur de Désalleurs, assurait, en 1719, que, « pendant sa prison chez les Allemands, il a contracté une haine personnelle contre eux », ajoutant : « le prince l'a fait assurer qu'il n'oublieroit rien pour fortifier les bons sentiments où est la Porte pour la France ». Son fils Constantin était considéré comme l'héritier de ces sentiments. Il s'adressait en 1740 au cardinal de Fleury pour le féliciter d'avoir procuré à la