Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/99

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peut rien comprendre à un gouvernement de tradition et de coutumes, ayant à sa tête un prince de caractère patriarcal, qui pouvait être excellent si la pression de l'étranger ne s'exerçait pas trop forte — comme elle le faisait habituellement — sur son trésor. On croirait vraiment que les vertus de la Rome antique revivaient en France sous le règne de Louis XV, avec Mme de Pompadour comme Egérie et d'incorruptibles serviteurs..., en lisant les pages nombreuses dans lesquelles Carra prétend décrire le monde roumain : juges vénaux, qu'aucun Beaumarchais ne venait mettre au pilori de l'opinion publique ; boïars qui trafiquent de leur influence, bien différents sans doute des intègres seigneurs de la Cour de Versailles ; fonctionnaires des districts, qui ne sont pas payés et refont leur fortune en pressurant leurs administrés, comme si l'on était dans cet Occident où les fonctions publiques s'achetaient à beaux deniers comptants ; femmes de la noblesse incapables de lire et d'écrire — des documents fournissent la preuve du contraire ; elles lisaient même