Page:Irailh - Querelles littéraires, tome II.djvu/126

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bonté de bien des rimes, & la terminaison véritable de beaucoup de noms de peuples.

On a poussé encore plus loin innovation. Un auteur s’est attaché à ce que son orthographe rendît scrupuleusement toutes les inflexions de la voix : par exemple, il écrit ele au lieu d’elle.

Le systême des plus hardis novateurs, en fait d’orthographe, fut vivement réfuté par ceux qui lui préféroient l’ancienne. M, l’abbé d’Olivet combattit pour l’usage. L’abbé Desfontaines, toujours en guerre pour abbatre l’hidre du néologisme, tourna, pendant quelque temps, sa plume contre le néographisme. Beaucoup d’écrivains se joignirent à ce combattant redoutable. Ils ne cessèrent, de répéter qu’il étoit de la dernière importance de laisser les choses sur l’ancien pied : qu’il y alloit de la police des lettres, &de celle même de l’état ; que l’orthographe intéressoit la grammaire & la langue ; qu’il falloit apporter autant de foin pour orthographier correctement, que pour écrire purement : ils se plaignoient de ce qu’on se relâchoit là-dessus. Ils fon-