Page:Irailh - Querelles littéraires, tome II.djvu/435

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Il va plus loin, & prétend que, quand même il seroit possible de noter la déclamation comme la musique, on ne devroit pas admettre le systême de l’abbé Dubos ; parce que ce systême nuiroit plus qu’il n’aideroit aux acteurs, qu’il étoufferoit le talent des meilleurs & rendroit les médiocres détestables. Rollin ne pense pas ainsi : il vante beaucoup la déclamation des anciens. L’abbé Vatri l’a défendue également : il ose dire qu’elle étoit un vrai chant musical, & regrette fort que nous n’ayons pas cette musique.

Voilà pour la déclamation des Grecs & des Romains. La nôtre n’a pas moins excité de contestations.

On demande s’il doit en être d’elle comme d’un tableau destiné à être vu de loin. On le peint à grandes touches, on en exagère les traits. Riccoboni, ce chef de troupe de comédiens, & qui a fait des observations sur son art, condamne cette pratique. Il ne veut, sur le théâtre, ni un ton plus haut, ni un discours plus soutenu, ni une prononciation plus marquée que dans la conservation. Il réduit la déclamation à l’expression ordinaire. « C’est