Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/108

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rite, une teinture de lettres, donnée par une heureuse éducation, ou le défaut d’éducation, réparé par des talens marqués. Insensiblement le moindre barbier, flatté de son association, conçut des sentimens de vaine gloire. Il se crut l’émule des enfans d’Hypocrate, & ne voulut point qu’une école cédât à l’autre. Il montra le zèle le plus vif pour une cause devenue la sienne.

On avoit toujours des espérances que la chirurgie sortiroit de son état d’avilissement. Le dépôt de la doctrine qu’on y conservoit, en étoit un présage : mais les précautions qu’il falloit prendre pour le transmettre étoient trop humiliantes. On agissoit par des voies de fait & non de droit : on enseignoit furtivement & non publiquement. Cette possession de la doctrine, dans laquelle on se maintenoit, n’étoit point une possession d’état, une possession autorisée & reçue comme celle des autres connoissances. Ce caractère lui manquant, il n’étoit pas possible qu’elle se soutînt long-temps. La théorie devoit tôt ou tard être séparée des opérations de l’art ; & la chirurgie se voyoit à la veille de sa ruine. Il étoit