Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/107

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de la chirurgie ministrante ; ensuite elle les initia aux fonctions des grandes opérations : enfin, elle parvint à faire unir les barbiers au corps des chirurgiens. La chirurgie, dégradée par cette association, tomba dans le mépris : elle fut dépouillée, en 1660, par un arrêt solemnel, de tous les honneurs littéraires. Ainsi les médecins réussirent dans leur vengeance.

Il est vrai que les lettres ne furent jamais étrangères au corps de la chirurgie, mais elles y furent moins florissantes. Elles cessèrent d’être cultivées par le plus grand nombre. Il ne resta, dans le nouveau corps, dans cet assemblage de gens à talens & d’hommes grossiers, que les anciennes lumières, & il ne s’en formoit plus de nouvelles. Les maîtres de l’art en conservèrent la théorie comme un feu sacré, toujours prêt à s’éteindre, & la transmirent fidèlement à leurs successeurs. Ils ressentoient cet intérêt vif & tendre qu’inspire aux ames bien nées tout corps auquel on appartient. Ils n’étoient jamais plus satisfaits, que lorsque, dans quelques-uns de leurs nouveaux associés, ils pouvoient démêler une sorte de mé-