Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/111

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tres-patentes du mois de mars 1656, enregistrées au parlement, un corps entier de sujets illitérés qui n’avoient pour partage que l’exercice de la barberie, & l’usage de quelques pansemens aisés à mettre en pratique ; si l’école de chirurgie s’avilit bientôt par le mêlange d’une profession inférieure ; ensorte que l’étude des lettres y devint moins commune qu’elle ne l’étoit auparavant : mais l’expérience a fait voir combien il étoit à desirer que, dans une école aussi célèbre que celle des chirurgiens de saint Côme, on n’admît que des sujets qui eussent étudié à fond les principes d’un art, dont le véritable objet est de chercher dans la pratique, précédée de la théorie, les règles les plus sures qui puissent résulter des observations & des expériences. Et, comme peu d’esprits sont assez favorisés de la nature pour pouvoir faire de grands progrès dans une carrière si pénible, sans y être éclairés par les ouvrages des maîtres de l’art, qui sont la plupart écrits en Latin, & sans avoir acquis l’habitude de méditer & de former des