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Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/119

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quelle routine, qui les conduit heureusement là où ils veulent aller, & en des endroits qu’ils ne connoissent pas ». Sorbière ajoute que chaque médecin se croit un être important, & vante beaucoup sa méthode & sa pratique particulière, mais que la pratique d’eux tous peut être définie « l’impudence de dire de fortes raisons d’un mal, comme si elles étoient véritables ; la témérité d’ordonner des remèdes incertains, comme s’ils étoient infaillibles ; la vanité de tirer de la gloire des heureux succès, & l’adresse d’excuser les mauvais événemens ou les fausses prédictions. » Il ne conçoit pas qu’un honnête homme puisse exercer la profession de médecin : il dit qu’il n’y a que l’ambition de s’avancer, ou les besoins extrêmes, qui rendent supportable ce métier de charlatan, & qu’il est aussi ridicule de le continuer, lorsqu’on a dequoi vivre, qu’il le seroit de voir un gueux enrichi aller encore à la quête, & porter la besace ; ou de voir un gadouart, avec une fortune suffisante, conserver ses anciennes habitudes, & fréquenter les fosses des aisemens.