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Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/120

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On cita encore La Bruyère, qui définit un médecin une sorte d’homme, payé pour dire des fariboles, dans une chambre, auprès d’un malade, jusqu’à ce que la nature l’ait guéri, ou que les remèdes l’aient fait crêver.

Enfin, on saisit tous les ridicules & les moindres défauts de nos Esculapes méthodiques ou galeniques ; chymiques, spagiriques & empiriques ; cliniques, astrologiques, botaniques, anatomiques. On releva, dans quelques sectateurs d’Hyppocrate & de Galien, la présomption & la fatuité : dans d’autres, une vaine montre d’érudition Grecque & Latine, & la négligence de leur art : dans ceux-ci, une ambition secrette & désordonnée, leur souplesse & leurs intrigues, pour obtenir des postes à la cour, & des survivances lucratives, leur adresse à composer leur air, leurs manières & leur visage ; à se donner de la gravité, pour mieux s’en faire accroire & captiver les suffrages ; à parvenir a la célébrité sans aucun mérite : dans ceux-là, l’esprit de dissipation & de frivolité, les airs de petit maître & le persiflage, une affectation à répéter mes gens, mes chevaux, mon carosse :