Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à personne : mais l’éloge était malheureusement à côté de cette critique vive, de ces paroles ironiques, à la fin de la comparaison des deux célèbres arbres. « On nous promet dix tomes in-folio ; & nous ne devrions pas nous plaindre quand il y en auroit trente : on dit, dans le public, que vingt-quatre sçavans ont été choisis pour ce travail ; & il n’y auroit rien d’extraordinaire quand on en auroit choisi cent. On ne peut douter qu’il n’y ait bien des années qu’on a mis la main à l’œuvre ; & nous ne serions pas surpris qu’il y eut cinquante ans : on demande aux souscripteurs deux cent quatre-vingt livres ; on en demandera trois cent soixante-douze à ceux qui n’auront pas souscrit ; & le premier de ces deux prix nous paroît modique, le second ne nous paroît pas exorbitant. » Les encyclopédistes furent révoltés.

L’auteur du prospectus, pour se venger & venger tous ses associés, adresse alors une lettre au journaliste, avec ces mots en tête, Pæte non dolet, allusion à ceux que dit Arria, femme de Pætus, en lui présentant un poignard