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Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/315

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soutenant, on l’applaudit. Bientôt on l’attaque, on le chicanne à différentes reprises sur ses opinions ; & toujours il se défend avec force. Le triomphe de l’abbé paroissoit certain, quand un docteur de mauvaise humeur l’entreprend sur l’article des miracles, en s’écriant d’une voix terrible : Ce n’est point ma cause, mais celle de Jésus-Christ que je défends[1].

L’air, le ton, le geste, les raisonnemens du docteur, firent tomber le bandeau des yeux de tous les licenciés qui assistoient à la thèse. Plusieurs bacheliers l’avoient attaquée sur les impiétés qu’elle contenoit : mais personne n’avoit encore soupçonné qu’elles y fussent réellement. Le docteur cria si fort, qu’il découvrit la mauvaise foi du soutenant. On lut & l’on relut alors la thèse. Les uns n’y virent que des horreurs, & les autres n’en virent point. La dissension se mit dans l’assemblée. Le bruit s’en répand dans tout Paris. La Sorbonne, qui se voit compromise, s’assemble & délibère. Le parlement, allarmé de cette contestation, veut en

  1. Non meam, sed Christi causam defendo.