Page:Isaac Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome1.djvu/55

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Si cette force étoit moindre qu’il ne convient, elle ne retireroit pas aſſez la lune de la ligne droite ; & ſi elle étoit plus grande, elle l’en retireroit trop, & elle la tireroit de ſon orbe vers la terre. La quantité de cette force doit donc être donnée ; & c’eſt aux Mathématiciens à trouver la force centripete néceſſaire pour faire circuler un corps dans un orbite donné, & à déterminer réciproquement la courbe dans laquelle un corps doit circuler par une force centripete donnée, en partant d’un lieu quelconque donné, avec une vîteſſe donnée.

La quantité de la force centripete peut être conſidérée comme abſolue, accélératrice & motrice.


DÉFINITION VI.


La quantité abʃolue de la force centripete eʃt plus grande ou moindre, ʃelon l’efficacité de la cauʃe qui la propage du centre.


C’eſt ainſi que la force magnétique eſt plus grande dans un aimant que dans un autre, ſuivant la grandeur de la pierre, & l’intenſité de ſa vertu.


DÉFINITION VII.


La quantité accélératrice de la force centripete eʃt proportionnelle à la vîteʃʃe qu’elle produit dans un temps donné.


La force magnétique du même aimant eſt plus grande à une moindre diſtance, qu’à une plus grande. La force de la gravité eſt plus grande dans les plaines, & moindre ſur le ſommet des hautes montagnes, & doit être encore moindre (comme on le prouvera dans la ſuite) à de plus grandes diſtances de la terre, & à des diſtances égales, elle eſt la même de tous côtés ; c’eſt pourquoi elle accélére également tous les corps qui tombent, ſoit qu’ils ſoient légers ou peſans, grands ou petits, abſtraction faite de la réſiſtance de l’air.