Le poids des corps eſt d’autant plus grand, qu’ils ont plus de maſſe ; & le même corps péſe plus près de la ſurface de la terre, que s’il étoit tranſporté dans le ciel. La quantité motrice de la force centripete eſt la force totale avec laquelle le corps tend vers le centre, & proprement ſon poids ; & on peut toujours la connoître en connoiſſant la force contraire & égale qui peut empêcher le corps de deſcendre.
J’ai appellé ces différentes quantités de la force centripete, motrices, accélératrices, & abſolues, afin d’être plus court.
On peut, pour les diſtinguer, les rapporter aux corps qui ſont attirés vers un centre, aux lieux de ces corps, & au centre des forces.
On peut rapporter la force centripete motrice au corps, en la conſidérant comme l’effort que fait le corps entier pour s’approcher du centre, lequel effort eſt compoſé de celui de toutes ſes parties.
La force centripete accélératrice peut ſe rapporter au lieu du corps, en conſidérant cette force en tant qu’elle ſe répand du centre dans tous les lieux qui l’environnent, pour mouvoir les corps qui s’y rencontrent.
Enfin on rapporte la force centripete abſolue au centre, comme à une certaine cauſe ſans laquelle les forces motrices ne ſe propageroient point dans tous les lieux qui entourent le centre ; ſoit que cette cauſe ſoit un corps central quelconque, (comme l’aimant dans le centre de la force magnétique, & la terre dans le centre de la force gravitante,) ſoit que ce ſoit quelqu’autre cauſe qu’on n’apperçoit pas. Cette façon de conſidérer la force centripete eſt purement mathématique : & je ne prétends point en donner la cauſe phyſique.