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PRINCIPES MATHÉMATIQUES


En quel ſens les planetes Cette révolution des planetes autour du Soleil, ſe fait d’Occinent autour du dent en Orient. (d) tourSoleil, Des cométes. 14 Il paroît de tems en tems des aſtres qui ſe meuvent en tout ſens, & avec une extrême rapidité quand ils font aſſez près de nous pour être viſibles, ce font les cométes. font des planezes, On n’a pas encore aſſez d’obſervations pour connoître le nombre des cométes, on fçait ſeulement, & il n’y a pas longtems qu’on Les cométes n’en doute plus, que ce font des planetes qui tournent autour du Soleil comme les autres corps de notre monde planétaire, & qu’elles décrivent des ellipſes ſi alongées, qu’elles ne font viſibles pour nous que dans une très-petite partie de leur orbite. VIII. Toutes les planetes obſervent, en tournant autour du Soleil, les Toutes les planetes & les cométes obſervent deux loix de Kepler, dont on a parlé dans l’Introduction. les loix de Kem pler. On fçait que les cométes obſervent la premiere de ces loix, je veux dire, celle qui fait décrire aux corps céleſtes (e) des aires égales en tems égaux ; & on verra dans la ſuite qu’il eſt vraiſemblable, par les obſervations qu’on a pû faire juſqu’à préſent, que les cométes obſervent auſſi la ſeconde de ces loix, c’eſt-à-dire, celle des tems (f) périodiques en raiſon fefquiplée des diſtances. (d) On ſuppoſe dans tout ce qu’on dit ici, le ſpectateur placé ſur la terre. (e) Le mot aire en général veut dire une ſuperficie, ici il fignific l’espace renfermi entre deux lignes tirées du centre à deux points où ſe trouve la planete ; ces aires font proportionnelles au tems, c’eſt-à-dire, qu’elles font d’autant plus grandes ou plus petires, que les tems dans leſquels elles font décrites font plus longs ou plus courts. (f) Le tems périodique eſt le rems qu’une planete employe à faire ſa révolution. dans ſon orbe. Il eſt, je crois, plus à propos de donner un éxemple de la raiſon fefquiplée qu’une définition, ſuppoſé donc que la diſtance moyenne de Mercure au Soleil ſoir 4, celle de Vénus 9, que le tems périodique de Mercure ſoit de 40 jours, & qu’on cherche le tems périodique de Vénus, on cube les 2 premiers nombres 4 & 9, & on a 64 & 7295 on tire enſuite la racine quarrée de ces 2 nombres, & il vient 8 pour celle du premier, & 27 pour celle du ſecond ; on fait enſuite cette régle de trois 8 : 27 ::49 : 135, c’eſt-à-dire, que la racine quarrée du cube de la moyenne diſtance de Mercure au Soleil eſt à la racine quarrée du cube de la moyenne diſtance de Vénus au Soleil, comme le rems périodique de Mercure autour du Soleil eſt au tems périodique cherché de Vénus autour du Soleil qui ſe trouve être 135 dans les ſuppoſitions qu’on a faites, & c’eſt-là ce qui s’appelle la raiſon fefquiplée.