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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE

mer on voit diſparoître petit à petit un vaiſſeau qui s’éloigne, enſorte qu’on commence par perdre de vûe le corps du vaiſſeau, puis ſes voiles, puis enfin ſes mats ; & que de plus, on ne trouve point le bord de la ſuperficie quoique pluſieurs navigateurs en ayent fait le tour, & c’eſt cependant ce qui devroit arriver ſi la terre étoit plane.

VI.

Tous les corps de notre systême planétaire paroiſſent être du même genre, ſi on excepte le Soleil.Tout ce que nous connoiffons des planetes principales nous prouve donc que ce ſont des corps ſphériques, opaques & ſolides.

Le Soleil paroît être d’une nature entierement différente des planetes ; nous ne ſçavons pas s’il eſt compoſé de parties ſolides ou fluides, nous ſçavons ſeulement que ſes parties brillent, qu’elles échauffent, & qu’elles brûlent quand elles ſont raſſemblées dansII eſt vraiſemblable que la ſubſtance du Soleil eſt du feu. une quantité ſuffiſante ; ainſi toutes les vraiſemblances portent à croire que le Soleil eſt un corps de feu à peu près ſemblable au feu d’ici-bas, puiſque ſes rayons produiſent les mêmes effets.

VII.

Dans quelle courbe les corps autour du Soleil, Tous les corps céleſtes font leurs révolutions autour du Soleil dans des ellipſes (c) plus ou moins alongées dont le Soleil occupe céleſtes tournent un des foyers ; ainſi les planetes, en tournant autour du Soleil, font tantôt plus près, & tantôt plus loin de lui ; la ligne qui paſſe par le Soleil, & qui ſe termine aux deux points de la plus grande proximité & du plus grand éloignement des planetes au Soleil, s’appelle la ligne des apſides, le point de l’orbite le plus éloigné du Soleil s’appelle l’aphélie de la planete, & le point qui en eſt le apſides, Paphélie plus près s’appelle ſon périhélie. Ce que c’eſt que la des & le périhélie. Les planetes principales emportent avec elles dans leur révolution autour du Soleil, les ſatellites dont elles font le centre. (c) Efpéce de courbe qui eſt la même qu’on appelle dans le langage ordinaire une ovale ; les foyers font les deux points dans leſquels les Jardiniers placent leurs piquets pour tracer cette efpéce de figure, dont ils ſe fervent ſouvent.