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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE

Comment les planetes peuvent leur conſerver mouvement malmilieu dans 39 tendent à cet aſtre comme à leur centre, & que la raiſon qui eſt entre leurs tems périodiques & leurs diſtances, fait connoître que cette force agit en raiſon doublée inverſe des diſtances ; ſi les pla— gré la réſiſtance netes qui font leur révolution autour du Soleil ſe trouvent envi— lequel elles ſe ronnées d’autres corps qui tournent autour d’elles, & qui ſuivent dans leurs révolutions ces mêmes proportions, il fera prouvé que ces corps révoluans éprouvent une force centripéte qui les porte vers ces planetes, & que cette force décroît comme celle du Soleil en raiſon du quarré de la diſtance. meuvent. Nous ne connoiffons que trois planetes qui ayent des corps révoluans autour d’elles, Jupiter, la Terre & Saturne ; on fçait que les ſatellites de ces 3 planetes décrivent autour d’elles des aires proportionnelles au tems, & que par conſéquent ils font animés par une force qui tend vers ces planetes. XIV. Jupiter & Saturne ayant chacun pluſieurs ſatellites dont on conLa comparairiodiques & des diſtances des ſatellites de Jupiter fait voir que la les noît les tems périodiques & les diſtances, il eſt aiſé de connoître ſi ſon des rems péles tems de leur révolution autour de leur planete font à leur diſtance dans la proportion découverte par Kepler ; & les obſervations & de Saturne font voir que les ſatellites de Jupiter & de Saturne obſervent auſſi force qui pone cette ſeconde loi de Kepler en tournant autour de leur planete, & ces planetes vers que par conſéquent la force centripéte dans Jupiter & dans Satur— cipale, fuit auſſi la ne, décroît en raiſon inverſe du quarré de la diſtance des corps au diſtances. centre de ces planetes. Ieur prinproportion doublée inverſe des X V. La terre n’ayant qu’un ſatellite, qui eſt la Lune, il paroît d’abord difficile de connoître la proportion dans laquelle agit la force qui fait tourner la Lune autour de la terre, puiſqu’on manque pour cela de terme de comparaiſon. M. Newton a trouvé le moyen d’y ſuppléer, & voici comment il y eſt parvenu.