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Mme  PIC. — Pas tant que moi, ma fille. Ne te plains pas. Si tu avais un mari comme le mien…

M. PIC. — Angèle, tu ne souffriras jamais ce que ta mère m’a fait souffrir.

ANGÈLE. — Je vous en prie… Attendez pour vous quereller que je sois partie… Je suis si malheureuse déjà… Je m’en vais… Je vais pleurer dans ma chambre… Je ne me marierai jamais.

 Ensemble : Mme  PIC. — C’est la faute de ton père !
M. PIC. — C’est ta mère qui a tout fait !

Angèle se traîne dehors, tout éplorée. Privés de leur indispensable témoin, les deux époux ne trouvent plus rien à se dire. Ils s’asseyent, avec des airs farouches, en se tournant le dos, aux deux extrémités les plus opposées de la pièce. Et le silence tombe de nouveau, lugubre et inquiétant, propice à l’élaboration des querelles futures, sur le salon de la villa Belle-Humeur.


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