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par un beau dimanche

— Oui, soupira-t-elle, on serait bien heureux ! Doucement, il lui enlaça la taille ; elle laissa tomber sa tête sur son épaule, et il se mit à lui poser de petits baisers sur les yeux, en la serrant bien fort contre lui. Tout à coup, elle sursauta, soudain dressée.

— N’avez-vous pas entendu ? demanda-t-elle… Il me semble qu’on a marché.

— Atchoum ! répondit-il… Je n’ai bas entendu… Atchoum !… Je n’ai bas entendu le boindre bruit.

Elle restait debout, inquiète, l’oreille tendue. Il dut lutter avec elle pour l’obliger à se rasseoir. Elle se calma pourtant, n’entendant plus rien. Et ils recommencèrent à rêver d’un avenir heureux, malgré tous les obstacles, toutes les impossibilités, repris tout entiers par l’espoir quand même, cette force merveilleuse et invincible de la jeunesse.

— Une bedide baison dans la banlieue, murmurait-il… Atchoum !… Un betit jardin avec des roses, comme chez votre oncle… Atchoum !

— Des enfants, répondait-elle… De beaux enfants qui rient, qui gazouillent, qui chantent…

— On s’aiberait toujours, toujours… Atchoum !

— On ne se disputerait jamais… C’est promis, mon François ?

— C’est brobis, Barie !… Atchoum !… Atchoum !

Ils s’embrassèrent de nouveau. Et, de nouveau, elle sursauta, haletante, angoissée.

— Cette fois, murmura-t-elle, je suis sûre qu’on a marché, là, derrière les fagots.

— Boi, je n’ai rien entendu… Atchoum !

— Chut !… Écoutez !

Ils restèrent là, debout, serrés l’un contre l’autre, les yeux écarquillés pour essayer de percer