Page:Ista - Par un beau dimanche, 1921.djvu/190

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— Mon cher Walthère, ça ne peut plus durer… Je vais peut-être faire une bêtise… Je suis sûr que c’est une bêtise… Mais ça ne peut plus durer… Donc, si vous consentez au mariage de votre fille, et si vous me promettez… si vous voulez bien me promettre, de ne pas hasarder cet argent en des affaires trop aléatoires, je… nous vendrons la maison, et je céderai ma part à Marie, ce qui portera le chiffre de sa dot à cinquante mille francs.

Pour tout remerciement, Hougnot s’écria, en s’adressant à l’assistance :

— Vous l’avez entendu, vous autres ?… Vous pourrez, au besoin, répéter ce qu’il vient de dire, l’affirmer exact sous la foi du serment ?… Au surplus, j’ai justement du papier timbré sur moi. Je vais rédiger un petit acte de donation.

Et, tirant son portefeuille, il se mit à écrire fébrilement.

Un peu déçu, peut-être, par le calme avec lequel chacun avait accueilli sa déclaration, Monsieur Brusy voulut aller embrasser Marie. Mais la place était prise par François. Il voulut, du moins, embrasser Joséphine. Mais elle regardait les fiancés d’un air si piteux, si désespéré, qu’il n’osa la tirer de sa douloureuse rêverie. Heureusement, il s’avisa de ce que la blessure de Pas-Bon n’était pas encore pansée, et s’empressa de réparer cet oubli. Grèce à cette occupation, le docteur et l’idiot ne semblèrent pas être de trop dans cette petite fête, où nul ne semblait songer à eux.

Comme le pansement s’achevait, Hougnot cria, d’une voix impérieuse :

— C’est fait !… Venez signer, Pascal !

— Un instant, répondit le docteur… Je vais avoir fini.

— Vous avez promis de signer ! hurla l’autre… Pas de tergiversations !… La signature d’un