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Page:Ista - Par un beau dimanche, 1921.djvu/94

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par un beau dimanche

excellent, par des raisonnements inattaquables, à se fourrer le doigt dans l’œil.

— Du reste, continua l’autre, Lurson est bien le seul homme à qui pût venir l’étrange idée de s’adresser à vous plutôt qu’à moi pour traiter cette affaire. Ce paltoquet me confia jadis une misérable somme, pour la placer dans une entreprise de tout repos, et qui devait donner des résultats splendides. Il perdit cet argent, sans qu’il y eût de ma faute, parce que nous eûmes affaire à des escrocs ; je le prouverai quand on voudra. Depuis lors, M. Lurson s’abstient de me saluer, et je lui rends en mépris la monnaie de son dédain. Tout s’enchaîne donc ; les faits se démontrent les uns par les autres : Lurson seul pouvait s’adresser à vous plutôt qu’à moi.

— C’est vrai, tout s’enchaîne, pensait avec surprise le bon docteur. Fournissez-leur un mensonge qu’ils aient profit à soutenir, les hommes l’étayeront aussitôt de vingt vérités incontestables.

— Seulement, reprit Hougnot, M. Lurson aurait tort de se figurer qu’en ne s’adressant pas à moi, il pourra profiter de votre jobarderie bien connue pour acquérir à bon compte un immeuble dont il ne peut se passer. Pour tout autre que lui, la maison vaut soixante-quinze mille francs. Pour lui, elle en vaut cent mille, et il faudra bien qu’il les donne !… Cent mille francs, mes chéries !… Nous allons toucher cinquante mille francs pour notre part !

Et, enlaçant soudain Marie, il l’entraîna, par les allées du jardin, en un tour de valse triomphant.

Le docteur en profita pour souffler à l’oreille de Joséphine :

— Vous me fourrez dans de beaux draps, vous, avec vos histoires. Que répondrai-je, plus tard, quand votre père me demandera où en est l’affaire ?