lui souffla à l’oreille, en s’asseyant à côté de lui :
« Est-ce possible ? C’est toi ? Ici ?
— Tu ne le savais pas ? demanda à son tour Stavro, le regardant sans surprise et incrédule.
« Comment ? » s’écria Adrien, dépité.
« Tu m’as vu entrer et tu ne m’as pas sauté au cou ? Et tu refuses un verre de sympathie qui arrive à ta table ? Mais, quoi ? Es-tu devenu un monstre, ces dernières années ?
— C’est comme ça qu’on devient vers le soir d’une vie comme la mienne : les sympathies ne suffisent plus…
— Et je ne suis plus qu’une sympathie pour toi, moi ?
— Je parle à propos de verres sympathiques, ou de la sympathie qui entre dans un verre. Quant à toi…
— Quant à moi ?
— …D’abord il y a ce fait essentiel que tu montes la colline, tandis que moi, je descends l’autre versant, et entre nous il y a le sommet. Et ensuite… »
Stavro regarda avec circonspection autour de lui et se tut.
« N’as-tu pas faim, Stavro ? » demanda Adrien chaudement.
« Oui, j’ai faim.