les foires, de me placer à côté d’un pâtissier qui fait des crêpes. Les paysans mangent, prennent soif, et je suis là pour la limonade ; au besoin, une poignée de sel dans la pâte à crêpes… (Tu vois bien que je suis malhonnête !…) Eh bien, j’ai le pâtissier, c’est Kir Nicolas…
— Kir Nicolas ! » sursauta Adrien.
« …Votre voisin, ton ancien patron. Mais voici le chiendent : il ne peut pas laisser son four et venir à la foire. Donc, il lui faut un « voyou honnête » pour accompagner son domestique Mikhaïl et ramasser les sous pendant que l’autre rôtira ses crêpes dans l’huile. Voilà deux jours que je cherche le « voyou honnête ».
Et Stavro conclut gravement, tristement :
« De plus en plus Braïla devient pauvre en hommes ! »
Adrien se sentit traversé par une décharge. Il se leva debout devant « le limonadier » et dit :
« Stavro ! Suis-je digne d’être cet honnête voyou que tu cherches ? »
Le forain leva la tête :
« Sans blague ?…
— Parole de voyou honnête ! Je vous accompagne ! »
Staro bondit comme un chimpanzé et cria :