« Donne ta patte, fils d’une amoureuse roumaine et d’un aventurier céphalonite !… Tu es un digne descendant de tes ancêtres…
— Qu’est-ce que tu en sais, de mes ancêtres ?
— Oh ! sûrement, ils doivent avoir été de grands voyous ! »
Disant cela, « le limonadier » embrassa le peintre, puis, le prenant par le bras, il l’entraîna avec lui :
« Vite chez Nicolas, lui annoncer la bonne nouvelle !… On part, au plus tard, demain dimanche, au soir, pour se trouver à S… mardi matin et prendre un bon emplacement. Il y a une journée et deux nuits de charrette ; le cheval va au pas ou au trot, selon ses forces et la qualité du vin qu’on rencontre dans les auberges. »
L’apparition du maître des foires et de son « poulain » occasionna une âpre discussion dans la pâtisserie. Kir Nicolas comprit aux hurlements de Stavro qu’il s’agissait d’une acquisition ; Stavro débita en turc une tirade à perdre haleine. Mikhaïl, qui était au courant de l’affaire, se mêla à la dispute, au grand étonnement